lundi 16 mars 2015

La route 199 de Palenque à San Cristobal, Mexique

On prend? On ne prend pas ? Certains nous disent "Oui, oui..." d'autres "NOOOOON !" On dit que les paysages sont magnifiques, que les routes ne sont pas si pires, mais on nous raconte aussi des histoires "d'horreurs" ! Un couple de Français, par exemple, nous rapporte avoir refuser de payer le montant d'argent demandé par les Indiens comme droit de passage. Leur VR a été vaporisé de peinture... ("Ils nous ont taggués, hein, ces p... de salauds de...". Il n'en fallait pas plus pour que Camille fasse le contraire de leurs recommandations.)

L'État du Chiapas est le plus pauvre du Mexique. On dit que 80% de la population indigène n'a ni eau potable, ni service hospitalier, ni électricité ! Plus de 50% des adultes et 80% des enfants souffrent de dénutrition ou de malnutrition. Pourtant cet État est l'un des premiers producteurs de café au monde, le troisième pour ce qui est du maïs et le deuxième pour l'élevage de bétail. La région possède d'importants gisements de pétrole et de réserves de gaz. Et tout ça profite à qui? Aux politiciens et aux grandes entreprises américaines. Les Indiens sont laissés à eux mêmes.

Sur la route 199, on est en plein coeur du territoire de l'EZNL, le mouvement zapatiste, responsable du soulèvement des dernières années. Puisque le gouvernement les ignore, les Amérindiens prennent différents moyens pour subvenir à leurs propres besoins...

Par exemple en passant sur cette route, il y a un risque d'avoir à franchir un barrage (d'hommes) où nous devons nous acquitter d'un droit de passage (une barre cloutée nous empêchant de passer si on ne paie pas). Là, il faut garder le sourire (et son calme !) et payer la somme demandée (qui est toujours minime - selon nos standards). Mais, il y a aussi des femmes avec des enfants qui tendent des cordes en travers la route pour vendre fruits, légumes ou autres denrées pour de modiques sommes. Lors de notre passage, c'était un dimanche, alors nous n'avons eu qu'un seul barrage à franchir: une femme avec ses enfants qui nous ont vendu des bananes plantains frites pour quelques pesos.

Nous avons roulé lentement, car c’est une route sans accotement, où il y avait beaucoup de trous et où, à plusieurs endroits, la chaussée était affaissée. MAIS il y avait surtout ÉNORMÉMENT de topes (dos-d'âne)!


Départ de Palenque...

Sur la route...





Parait-il qu'il y a plus de 250 topes sur cette route... nous ne les avons pas comptés, mais ce n'était certainement pas moins.


Des paysages qui ressemblent à ceux du Québec...







Après un lever à 5h15 et un départ de Palenque à 6h45, nous sommes arrivés à San Cristobal de las Casas vers 15h30.  Vous comptez bien: ça fait 8 h 45 de route, à pas de tortue, toujours aux aguets... et on l'a eue facile!

3 commentaires:

  1. Etes vous seul ou en caravane? Si vous êtes en caravane comment prenez-vous la décision de prendre une route plutôt qu'une autre ( plus sécuritaire) ?

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  2. La décision s'est prise en commun lors d'une rencontre, car il y avait beaucoup d'inconnu touchant la 199. Finalement, tout s'est super bien passé.

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  3. Ouin, il n'y avait rien de rassurant là-dedans! Bravo pour votre témérité et tant mieux si tout s'est bien passé! Belles photos explicatives!

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